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Arrêtons le massacre !

LCI et ses nombreux Consultants peuvent bien tous les soirs nous faire part des pertes immenses que subiraient les troupes russes sur le front ukrainien qu’ils ne trompent plus grand monde.

Je ne défends bien évidemment ni Poutine ni son gouvernement dictatorial en constatant que malgré l’aide américaine et européenne considérable partant chaque jour en fumée, le front est d’ores et déjà figé et que s’il y a sans doute des pertes humaines chez les Russes elles sont malheureusement beaucoup plus importantes chez les Ukrainiens, chair à canon d’un Occident qui n’ose affronter l’Ours russe que par combattants interposés.

Certes personne n’est dupe sur le soutien que le peuple russe apporterait à son Gouvernement. Oligarques et jeunes super-diplômés sont déjà partis et la population garde encore trop présent le souvenir de l’époque stalinienne pour émettre une opinion défavorable contre le régime avec le risque bien réel d’être conduite dans des camps en s’opposant à la guerre.

Que voulait Poutine ?

Envahir l’Ukraine ? A quoi bon, le territoire russe est immense et il n’a besoin que de s’assurer d’un espace neutre entre la Russie et les pays de l’OTAN (comme l’avait promis John Baker à Gorbatchev avant la fin de l’URSS).

Récupérer la Crimée ? Oui évidemment car c’est l’ouverture indispensable sur la Mer Noire où se trouve la base navale russe de Sébastopol louée d’ailleurs à l’Ukraine dès 1954, date du « cadeau surprise » fait par Khrouchtchev à ses compatriotes.

Jamais il ne la rendra ni lui, ni, s’il est destitué, son successeur.

Protéger les populations russophones du Donbass maltraitées au lendemain de la Révolution du Maïdan par l’abrogation du Russe comme langue officielle ? Oui sans doute. Ces populations au lendemain du référendum de Crimée organisèrent leurs propres référendums d’autodétermination dès le 11 mai 2014, recueillant selon les autorités (?) une très large majorité de voix favorables.

Or le front russe actuel ne protège pas d’autres zones que celles concernées par ces référendums. Odessa a été épargnée tout simplement parce qu’elle ne fait pas partie de l’objectif de l’armée russe. Et la contre-offensive ukrainienne promise depuis des mois sur le Donbass n’avance pas maintenue sur place sans grand risques par les seuls tirs d’artillerie russe.

Certes tout démocrate peut souhaiter que le peuple russe se réveille et ose affronter un jour un régime de triste mémoire qui depuis plus d’un siècle sait contrôler férocement sa population.

Lorsque les Oligarques, Poutine en tête, sa garde rapprochée et ses services secrets auront cédé la place à un gouvernement librement choisi par le peuple russe, il sera peut-être encore temps si la jonction avec les BRICS n’a pas définitivement promu un monde bipolaire, de se souvenir que jusqu’à l’Oural au moins, la Russie est européenne et partage avec nous une civilisation, une culture, une histoire qui ont eu leurs heures de gloire.

Déjà les militaires américains se souvenant de l’issue des conflits au Vietnam, en Irak, en Afghanistan malgré le poids énorme du complexe militaro-industriel et des avantages économiques que les USA tirent de la vente du gaz de schiste aux Européens ont pris conscience de cette situation figée entre un pays qui a toujours résisté (à Napoléon comme à Hitler) et l’OTAN qui ne veut pas prendre le risque d’une confrontation nucléaire et qui commence à trouver l’addition un peu lourde.

Les sanctions économiques voulues par l’Occident n’ont fait que renforcer les liens entre la Russie et d’autres pays qui comptent, la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique, et même certains moins avouables comme la Corée du Nord ou l’Iran ou d’autres encore qui dissimulent leurs accords avec la Russie comme l’Azerbaïdjan à qui l’Europe achète du pétrole russe tout en en ayant parfaitement conscience et tout en le laissant massacrer sans réagir les Arméniens du Haut Karabakh !   

Quand les Nations Unies se proposeront-elles enfin de militer pour un cessez-le-feu, d’obtenir des Russes le retrait de leurs troupes du Donbass le temps d’organiser sous contrôle international un référendum incontestable (retour à l’Ukraine, maintien dans la Fédération de Russie, création d’une République séparatiste indépendante) et des Ukrainiens l’abandon de la Crimée (que Zelensky était prêt à accepter dès février 2022 s’il n’avait pas été dissuadé par Boris Johnson) ?

Faudra-t-il attendre un veto de la Chambre des Représentants gelant les crédits débloqués même sous forme de prêt à un pays qui sera bien incapable de les rembourser (à date 110 milliards déjà dépensés et 24 milliards en suspend), un retrait de certains Etats (Pologne, Slovaquie) qui s’opposeront à une entrée de l’Ukraine dans l’UE, une réaction populiste contre les conséquences de la guerre (inflation) aux prochaines élections européennes, une victoire de Trump aux prochaines élections américaines ?  

L’avenir nous le dira mais sûrement pas LCI ! 

Pierre Chastanier, 3 Octobre 2023

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