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De Charybde en Scylla ?

En prêtant serment sur sa Bible personnelle, le 20 janvier 2021 à Washington, Joe Biden allait inaugurer une série de déconvenues graves pour les Etats-Unis commençant 4 mois plus tard par le départ « penaud » des troupes américaines d’Afghanistan, se poursuivant par le conflit ukrainien à l’issue aujourd’hui plus qu’incertaine et aboutissant au moment où débute la prochaine campagne électorale à l’éclatement terrible du conflit de Gaza.

Or, malgré une présence américaine constante dans cette région, y compris une base secrète dans le désert du Néguev et le réseau serré d’un dispositif d’écoute et de surveillance satellite, l’aveuglement US concernant l’attaque du 7 octobre par le Hamas comme celui (j’espère) des services secrets israéliens et de Tsahal occupés à surveiller l’Iran et à soutenir les colons en Cisjordanie est bien résumé dans la déclaration insensée quelques jours plus tôt du conseiller US  à la sécurité nationale proclamant que : « le Moyen-Orient n’avait pas été aussi pacifique depuis vingt ans » !

Rappelons en effet que l’aveuglement des États-Unis obnubilés par le rapprochement entre l’Iran et la Chine, s’est manifesté par la priorité donnée aux Accords d’Abraham, signés sous Donald Trump le 15 septembre 2020 par Israël, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn mais aussitôt rejetés, tant par l’Autorité Palestinienne que par le Hamas, et jamais rejoints contrairement aux espoirs américains et sous la pression de la rue arabe par la monarchie saoudienne, gardienne des lieux saints de l’Islam. Ces accords étaient basés sur l’hypothèse erronée que la question palestinienne était maintenant résolue !

Certes Anthony Blinken peut bien affirmer à bon droit que l’Amérique n’a pas à choisir entre défendre Israël et assister les civils palestiniens, mais la prolongation du siège et des bombardements sur Gaza et l’hécatombe qui en résulte (10.000 morts, 25.000 blessés à Gaza, 1400 morts, 5400 blessés en Israël selon l’ONU) complique singulièrement la situation.

Ses appels à une pause humanitaire, se sont vus systématiquement ignorés et les réponses militaires israéliennes se sont même intensifiées malgré une réaction mondiale significative, dans le monde musulman mais aussi dans la plupart des capitales occidentales et même au sein de la jeunesse démocrate et des ONG décolonialistes américaines.

Face à cette politique extérieure, les États-Unis, entraînent dans leur sillage leurs alliés occidentaux, s’aliènent pour longtemps une part significative du monde arabo-musulman et la majorité des nations dites du « Sud », ce qui représente un échec patent face à leur objectif de contrebalancer l’influence croissante de la Chine au sein des BRICS.

Malgré les Fakes News médiatiques la situation en Ukraine se traduit par un véritable enlisement (120.000 morts 180.000 blessés côté russe, 100.000 morts 150.000 blessés côté ukrainien) prélude à une possible défaite après une contre-offensive ratée.

La responsabilité des Etats-Unis en serait d’autant plus affectée que ce conflit a paradoxalement renforcé militairement le Kremlin, épuisé l’arsenal de l’OTAN et gravement affecté les économies européennes alors que l’axe Moscou-Pékin-Téhéran se consolidait (témoin la signature récente d’un pacte de coopération de 400 milliards de dollars sur 25 ans apportés par la Chine à l’Iran).

Il est maintenant clair que l’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut, ne normalisera ses relations avec Israël qu’en cas de création d’un état palestinien viable et il y a urgence car elle vient de déclarer son intention de rejoindre les BRICS, ce qui aggraverait considérablement la nouvelle division du monde.

Face à une telle situation, l’Europe, divisée et sérieusement affaiblie, peine à faire entendre sa voix et les risques d’élargissement du conflit au Moyen-Orient où la situation s’aggrave à chaque instant, peuvent entraîner des conséquences désastreuses si les États-Unis ne parviennent pas rapidement à instaurer (voire imposer) un cessez-le-feu à Gaza et à trouver une solution politique.

L’escalade serait alors inévitable et les déclarations du Ministre israélien de la défense « Le Hamas a le choix entre mourir ou se rendre sans condition » seraient malheureusement bien hasardeuses. De nombreux otages sont déjà morts sous les bombes israéliennes et leurs familles réclament l’arrêt des combats.

Faut-il en persistant dans la vengeance allumer le feu d’une troisième guerre mondiale ?

Peut-on envisager contre un accord de paix libérer les otages encore vivants, rendre les colonies implantées en Cisjordanie, lever l’embargo maritime sur Gaza et s’engager avec tous les pays de la région à créer un Etat palestinien en Cisjordanie incluant un partage de Jérusalem sous contrôle de l’ONU, et pourquoi pas donner à Gaza un statut indépendant qui, débarrassée du Hamas deviendrait vite un Singapour méditerranéen ?

Pierre Chastanier, 12 novembre 2023

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