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La fin des LR ?

Éric Ciotti, au lendemain des Législatives de 2022, annonçait en plastronnant que son parti était un parti d’opposition, opposition constructive, certes, mais opposition tout de même et que ce serait trahir ses électeurs que de s’allier à Emmanuel Macron !

Or il est facile de constater, au bout de 7 ans, que Renaissance, fortement unie au MODEM et à HORIZONS n’est plus vraiment un parti « Ni-Ni » mais pratiquement un parti de Droite, une nouvelle UDF imprégnée d’un réformisme libéral qui aurait plu à Giscard.

Le Macronisme, comme le dit si bien un de mes fidèles lecteurs, est la victoire de Giscard sur le Chirac de 1976, celui du RPR, parti politique omnipotent, qui sombrera dans l’UMP.

Comme l’UDF, le parti macronien est totalement européiste (l’Europe avant la France !) mais les LR plus souverainistes, n’osent pas briser le plafond de verre que Macron espère maintenir contre le RN, même si 13.288.686 Français qui votaient autrefois RPR l’ont déjà fait voler en éclats.

Après la médiocre défaite de François Fillon en 2017 puis, en 2022 la victoire à la primaire des LR de Valérie Pécresse, bénéficiaire d’un subtil bourrage d’urnes par des adhérents de dernière minute des Hauts de Seine, suivie du résultat catastrophique que l’on sait, voilà un Parti qui aurait pu négocier une place inespérée au Gouvernement (par exemple: la moitié des Ministres, à prendre ou à laisser ) auprès d’un Président en quête du nombre de Députés qui lui manquent et que les LR pouvaient lui fournir mais il ne l’a pas fait !

Tout cela pour finir à 4.78 % aux présidentielles et 61 Députés aux Législatives, moins que le RN et moins que LFI.

En face, témoin de la déconfiture provisoire du PS, NUPES volera également en éclat aux Européennes du 9 juin prochain et la crainte qu’inspirent Jean-Luc Mélenchon et ses passionarias Mathilde Panot, Sandrine Rousseau ou Dominique Autain est sans doute la grande responsable de l’envolée du RN. 

De quoi sera fait demain ?

Sans majorité stable, la quête incessante d’une majorité d’idées n’est pas une tâche de tout repos. Elle a débouché avec Elisabeth Borne sur un record de 49/3 successifs (23 fois en 20 mois contre 28 fois en 36 mois pour Michel Rocard) et 17 motions de censure ont été déposées en 1 an et demi dont celle d’octobre 2023 qui n’ayant raté que de 9 voix le renversement du gouvernement aurait pu entraîner une dissolution de l’Assemblée Nationale, tentative ultime pour le Président de montrer que la France est ingouvernable. Gabriel Attal ne fera évidemment guère mieux !

Mais que vont faire ce nombre record de 27.842.500 inscrits qui ne se sont pas exprimés (abstention et votes blancs et nuls) aux dernières Législatives ? Sans une réforme constitutionnelle par référendum sur les Institutions qui les ferait peut-être revenir aux urnes, les problèmes urgents qui se posent au Pays : pouvoir d’achat, santé, éducation, sécurité, immigration, retraites, dette publique, affrontements permanents face à la force publique, refus d’obtempérer, territoires perdus de la République, trafics en tous genres, impunité des petits délinquants, perte totale d’autorité des enseignants, manifestations violentes, ne se résoudront pas au Palais Bourbon mais dans la rue.

Déjà l’ampleur de la colère des agriculteurs (de futurs gilets verts ?) qui se manifestera à nouveau et en particulier dès demain aux Européennes entament fermement l’action du gouvernement Attal qui dès sa déclaration de politique générale du 30 janvier 2024 avait déjà renoncé à se soumettre à un vote de confiance ! Courage… fuyons !

Les élus LR, notables encore relativement bien installés dans leurs fauteuils provinciaux ne remonteront pas la pente. Déjà les sondages les créditent au maximum de 7% aux Européennes de 2024 (ils étaient à 21% en 2014) et Bellamy est bien seul au PPE à essayer de défendre des règles plus favorables aux Français !

Les LR pour survivre n’ont plus le vent en poupe. Leurs leaders (Wauquiez, Bertrand, Retailleau pour n’en citer que quelques-uns) se préparent à nouveau à s’entre-déchirer lors de prochaines primaires. On a vu en 2022 où cela conduisait !

Valérie Hayer (Reconquête) ne cesse de décrocher depuis un mois. Elle court le risque d’être dépassée par Raphaël Glucksmann (PS). Leurs courbes se rapprochent même si elle a encore un petit avantage soutenue comme elle l’est par Emmanuel Macron et ses « obligés ». Ce recul n‘est pas dû à la qualité de la campagne du PS mais au départ de la Macronie d’un nombre de plus en plus grand de sociaux-démocrates qui ne croient plus en la capacité de leur leader de les sauver d’une défaite probable aux prochaines Législatives.  

Le RN avec Jordan Bardella fait la course en tête et pourra même bénéficier d’un « vote utile » de la part d’électeurs qui n’ont pas intégré le fait qu’il s’agissait d’une élection proportionnelle à un seul tour où les votes « perdus » ne peuvent concerner que les petites formations assurées de faire moins de 5%.

Un phénomène surprenant peut même être observé. Ce parti qui veut apparaître comme « populiste » défend au Parlement Européen les votes promus par les lobbyistes en faveur des grandes entreprises. L’oligarchie financière a-t-elle finalement décidé de ne plus soutenir Macron ?

François-Xavier Bellamy, tête de liste des LR se trouve aujourd’hui dans un mouchoir de poche entre 6,3 et 7,4 % avec les Insoumis (Manon Aubry), les Ecologistes (Marie Toussaint) et Reconquête (Marion Maréchal). D’ici le 9 Juin le combat entre eux sera rude !

Il serait pourtant utile qu’ils proposent aux Français un ensemble de mesures claires :

  • Sur la souveraineté des Lois Françaises par rapport aux Directives Européennes
  • Sur la réorganisation de l’Education Nationale pour relever le défi du classement PISA
  • Sur la limitation de l’Immigration à nos capacités d’accueil
  • Sur la reconduite des clandestins frappés d’une décision d’OQTF
  • Sur la reconquête des territoires perdus de la République
  • Sur les retraites et le retour à une meilleure compétitivité de nos entreprises
  • Sur le maintien d’une Défense Nationale autonome face à l’OTAN
  • Sur la politique d’aide à l’Afrique seule façon de lutter contre une immigration massive
  • Sur les lois anti communautaristes
  • Sur une nouvelle progressivité de l’impôt et la lutte contre les fraudes sociales et fiscales
  • Sur le renvoi dans leurs pays des immigrés condamnés pour crimes et délits
  • Sur la lutte contre les déserts médicaux et une politique responsable de l’assistanat social
  • Sur une refonte de nos Institutions par une Assemblée Constituante
  • Sur la diminution sévère des dépenses publiques injustifiées et somptuaires et le statut des fonctionnaires

 

Après trois défaites consécutives aux Présidentielles (Sarkozy en 2012, Fillon en 2017, Pécresse en 2022) les LR jouent actuellement leur survie politique. Les électeurs qui ont quitté le parti pour le RN ou pour Reconquête ne reviendront pas, ni ceux débauchés par Macron. La ligne plus conservatrice qu’ils défendent encore devra  choisir entre le RN ou le candidat successeur de Macron !

Cernés par le RN, Reconquête et la Macronie, les LR n’ont pratiquement aucune chance quel que soit leur candidat d’être présents au second tour des Présidentielles de 2027. Ils devront donc s’unir à d’autres ou disparaître !

S’ils choisissent d’entamer des discussions avec Marine Le Pen pour essayer de trouver un terrain d’entente salvateur, ils ne devront pas se renier et rester les héritiers naturels des valeurs du Gaullisme. 

Continuer à qualifier les 13 millions de Français qui sont passés du RPR au RN de « militants d’Extrême Droite » (il y a plus d’ouvriers qui votent Le Pen que LFI), serait une incroyable bêtise prouvant que le piège habilement tendu par Mitterrand en 1985 continue de fonctionner.

Alors que faire ?

D’abord en finir avec l’anathème systématique ostracisant Marine Le Pen et ses élus. Ils sont des élus de la Nation et ont donc droit tout comme ceux d’en face à la même considération et au même respect.

Quand Gérard Larcher ou Charles de Courson ont pris des airs scandalisés à l’idée de mêler leurs voix à celles du RN pour la Présidence de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale traditionnellement accordée au groupe parlementaire d’opposition le plus nombreux, ils ont en fait préféré ouvrir le contrôle budgétaire à une fraction minoritaire et accepté ipso facto qu’il y ait deux sortes d’opposition, l’une de Droite (RN 89 + LR 64 = 153 Députés) devant se coucher devant celle de Gauche (FI 72 + PS 24+ EELV 23 + PC 12 = 131 Députés) !

Le retour indispensable au dialogue démocratique entre deux forces concurrentes Droite et Gauche aptes à se succéder dans l’exercice du pouvoir, l’une sociale-libérale, l’autre sociale-démocrate, sous l’arbitrage d’un Président élu au suffrage uninominal à un seul tour ne sera possible que le jour où RN, Reconquête, LR et UDI se seront enfin rencontrés pour débattre sur leurs convergences et sur leurs divergences et tenter enfin de reconstituer une Union des Droites qui paradoxalement permettra en face à faire émerger une nouvelle Union des Gauches, plus crédible que celle illustrée par Jean-Luc Mélenchon, Sandrine Rousseau, Danièle Obono, Mathilde Panot et autres Louis Boyard

Les médias complaisants laissent l’Extrême Gauche s’exprimer à longueur d’antenne notamment sur le service public, étalant ses théories scandaleuses alors que le RN ou Reconquête doivent affronter en permanence un blocage anti-démocratique qui d’ailleurs ne fait que les renforcer.

Cet ostracisme avait ses raisons d’être du temps de Jean-Marie Le Pen. Mais les LR devraient avec vigilance prendre conscience des évolutions de ce mouvement rassemblant aujourd’hui bien plus d’électeurs que NUPES (même si le scrutin majoritaire les pénalise en nombre de sièges) et entamer avec lui des discussions qui aboutiront peut-être sans qu’ils renient leurs valeurs.

Craignons, en effet, que, rejetés, leur nombre croisse inexorablement et les emmènent un jour à la victoire. Il n’aurait manqué qu’un transfert de 2.35 % des suffrages exprimés d’Emmanuel Macron à Marine le Pen pour que celle-ci soit en tête au premier tour et qu’un transfert de 2.95% d’Emmanuel Macron à Jean-Luc Mélenchon pour que nous ayons eu un deuxième tour Le Pen-Mélenchon !

Qu’auraient fait alors les pudiques LR en perdition après les pitoyables 4.78% de Valérie Pécresse ?

Pierre Chastanier, 13 mai 2024

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