Sandbox

Sandbox is a multipurpose HTML5 template with various layouts which will be a great solution for your business.

Contact Info

Moonshine St. 14/05
Light City, London

info@email.com
00 (123) 456 78 90

Learn More

Follow Us

Le Président des riches a-t-il déçu les riches ?

Chacun sait qu’Emmanuel Macron avait bien mérité son surnom de « Président des riches ». Cela s’est manifesté dès son arrivée au pouvoir par certaines mesures qui leur étaient favorables comme la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) ou le plafonnement à 30% des impôts et taxes dues sur les revenus financiers (PFU).

Pour mesurer l’impact de ces mesures notons par exemple que le passage de l’ISF à l’IFI a non seulement changé la catégorie des contributeurs mais de 6.3 milliards d’€ qu’il aurait rapporté en 2022 malgré ses innombrables niches, on est tombé à 2.3 milliards d’€ soit une perte de 4 milliards d’€ sur une seule année.

Comme les contributions sur le revenu atteignent le taux maximum de 45% pour 177.106 € de revenu imposable et qu’on sait bien qu’une grande majorité des actionnaires du CAC 40 dépassent ce montant le plafonnement à 30% fait perdre à l’Etat 15% ce qui pour les 97.1 milliards de dividendes distribués en 2023 à leurs actionnaires représente une perte de 14.5 milliards d’€.

Le taux de l’IS sur les entreprises est passé de 33% à 25% en…2014, année d’arrivée d’Emmanuel Macron au Ministère de l’Economie où les sociétés du CAC 40 ont payé 33,6 milliards d’impôts (progressant de 1% alors que les dividendes progressaient de 23%) soit 2.6 milliards de perte pour le Trésor.

Sans parler des « optimisations » vers les paradis fiscaux il y a donc déjà là 21 milliards de cadeaux pour les riches, une goutte d’eau par rapport à la réalité mais quand même !

Pourtant les riches (je parle bien évidemment des vrais riches, ceux dont la fortune dépasse 10 millions d’€. Ils sont 35.000 en France soit 0.05 % de la population) sont sans doute en train de tourner le dos à Macron.

L’état des finances du pays, la crainte des notations des agences internationales, le renchérissement du service de la dette, s’ajoutent aux difficultés liées à la sécurité, à l’immigration, à la perte de pouvoir d’achat, bref à leur inquiétude de voir le régime sombrer dans un scénario à la Grecque qui forcément pourrait se retourner contre eux.

L’oligarchie aime l’ordre et si ceux qu’elle a choisis pour diriger le pays faillissent dans leur mission, elle n’hésitera pas à en changer.

« Ainsi va le monde » comme dirait Vincent Hervouet de LCI et il ne serait sans doute pas étonnant que, pour lutter contre l’épouvantail Mélenchon, des contacts discrets soient déjà pris avec le RN.

Cependant « si l’on veut créer des emplois il faut créer des employeurs » et cette précédente constatation ne vise pas à stigmatiser le patron de PME qui au prix d’un engagement total finit par faire fortune (pas toujours d’ailleurs supérieure à 10 millions).

Mais alors que beaucoup adulent l’Amérique, il est curieux de constater que contrairement à nos amis d’outre-Atlantique, nos 40 plus grandes entreprises bénéficient chez nous d’une véritable passoire fiscale.

En 2021 sur leurs 174 milliards d’€ de bénéfices, elles ont versé 67.2 milliards à leurs actionnaires et, grâce à l’internationalisation des profits savamment orchestrée par une armée de fiscalistes, seulement 10 milliards d’IS soit MOINS de 5% de ce qu’elles ont gagné.

Cette déperdition est due à une course effrénée (même à l’intérieur de l’UE) au moins-disant fiscal et des pays comme l’Irlande ou le Luxembourg sans même parler d’Andorre, de Monaco ou des îles anglo-normandes s’ingénient à tout faire pour attirer les sociétés qui y délocalisent leurs sièges sociaux tout en profitant en France des infrastructures et du niveau de formation de la main-d’œuvre locale (le tout payé par … nos impôts)

Il est temps de retrouver une règle plus équilibrée ou par exemple, même en abaissant le taux de l’IS à 20% des bénéfices constatés, on obligerait nos grandes entreprises à payer en France le différentiel d’impôts qu’elles auraient dû payer si elles y avaient déclaré leurs bénéfices et celui effectivement payé dans les paradis fiscaux.

Une règle que les Américains appliquent sans état d’âme à leurs ressortissants !

Pierre Chastanier, 23 avril 2024

Revenir à la liste