Pour une nouvelle Droite conservatrice sociale-libérale et une nouvelle Gauche progressiste social-démocrate
- Home
- Pour une nouvelle Droite conservatrice sociale-libérale et une nouvelle Gauche progressiste social-démocrate
Pour une nouvelle Droite conservatrice sociale-libérale
Et une nouvelle Gauche progressiste social-démocrate
Les élections législatives de l’an dernier, entachées d’un taux record d’abstentions, n’ayant pu faire apparaître une majorité ont montré à quel point le système voulu en 1958 par le Général De Gaulle était aujourd’hui à bout de souffle et devait être profondément réformé pour que les valeurs patriotiques républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité, de responsabilité et de laïcité, soient enfin retrouvées.
La France ne peut être durablement gouvernée, grâce à une imposture apparemment démocratique, par un candidat ayant été élu par 58% des voix, qui certes apparaît comme totalement légitime mais dont la moitié au moins des suffrages provient d’une ultra-gauche qui lui est profondément hostile et qui n’a pas voté pour lui mais contre Marine Le Pen.
Le « Monarque républicain » qu’il est devenu, concentrant tous les pouvoirs (Première Ministre aux ordres, Ministres dociles doublés par des Directeurs de Cabinet choisis par le Président, concentration des décisions à l’Elysée) risque encore une fois à la rentrée de retrouver dans la rue les « écartés de Droite » refusant l’immigration massive, l’insécurité et la perte de souveraineté et les « écartés de Gauche » se mobilisant contre les pertes de pouvoir d’achat, l’inflation, la réforme des retraites et les bas salaires.
J’espère vivement que des refondateurs de la Gauche retrouveront les voies de la social-démocratie, alternative légitime à la refondation de la Droite que j’appelle de mes vœux, qu’ils pourront en finir avec une dictature écologico-insoumise et retrouver les voies nouvelles du progressisme social.
Je milite pour ma part pour le redressement de la Droite et du Centre qui longtemps ont pu gouverner le pays ensemble avant de s’effondrer sous les coups habiles de François Mitterrand favorisant la croissance mortelle du FN, puis sous la bêtise d’un syndicat d’élus LR, protégeant d’abord et avant tout son pré carré jusqu’au vote irrattrapable du 10 avril 2022 achevant Valérie Pécresse.
Si la Droite et le Centre veulent renaître pour rendre possible cet indispensable sursaut dont la France a besoin, il faudra en finir avec TOUTES ses composantes actuelles.
- Le RN qui malgré ses scores grandissants est arrivé à son apogée et butera toujours sur ce plafond de verre qui lui interdit des recrutements de personnalités de valeur pour qui le nom même de Le Pen incarne un repoussoir
- La Reconquête d’Éric Zemmour qui en raison d’un discours trop univoque aux relents racistes et d’irréparables maladresses de départ ne peut plus retrouver une adhésion populaire même si les thèmes qu’il défend sont souvent largement partagés
- Debout la France, syndicat électoral d’un candidat qui n’ira jamais plus loin
- LR, qui ne se relèvera pas du combat des Chefs de la Primaire et du score sans appel de Valérie Pécresse, reproduisant singulièrement les faiblesses et la fin du PS
- UDI et Modem artificiellement divisés qui renoueront un jour, au moins dans l’après-Macron
Si cet ensemble largement majoritaire dans le pays retrouve le chemin de l’Unité, il pourra à nouveau diriger la France comme aux heures glorieuses de l’UDR.
Mais l’histoire n’est pas un perpétuel recommencement. Pour aboutir à cette Union qui ne peut renaître qu’en éliminant tous ces « petits chefs » qui nous conduisent à la défaite, il faudra refonder nos institutions pour éviter que les mêmes causes ne reproduisent les mêmes effets.
Et commencer pour la Droite et le Centre par redéfinir nos valeurs :
Une souveraineté nationale :
Nous sommes partisans d’une construction européenne qui ne doit pas nier la prééminence des Nations. Le Fédéralisme américain ne convient pas à un État comme la France porteur d’une histoire bimillénaire. Une large coopération est certes souhaitable entre des Etats qui partagent la même histoire mais aucune directive ne peut être imposée sur un territoire de l’Union si elle n’est pas préalablement approuvée par son Parlement national.
Le recours au Peuple, par voie de référendum, doit être impérativement utilisé pour toute modification constitutionnelle de l’Union et son choix obligatoirement respecté contrairement à l’ignominie de 2005.
Cette large coopération n’interdit pas des « Europe à géométrie variable » associant les « Etats qui le veulent et qui le peuvent » quitte à être rejoints plus tard par les autres (N’est-ce pas déjà le cas pour la zone Euro ?)
La politique étrangère de la France et sa politique de défense, tout en s’harmonisant le plus possible à une politique européenne commune, doit garder ses spécificités sur certains territoires. La France est la deuxième puissance maritime du monde. La France a des devoirs envers ses anciennes colonies. La France est une puissance nucléaire. La France est le membre le plus éminent d’une Francophonie riche d’un fantastique avenir. Elle ne peut abandonner ses avantages à ses alliés européens sans d’immenses contreparties.
Une société de liberté et de responsabilité :
La politique française s’est le plus souvent inscrite dans une perspective libérale. La Grande Révolution elle-même fut une révolution bourgeoise. Nous sommes attachés à la libre entreprise où l’Etat est le Garant et non le Gérant de nos libertés Individuelles.
Nous voulons cependant que notre société soit solidaire ce qui exige non pas une égalité formelle que la Nature elle-même nous refuse mais une égalité des chances qui dès la Maternelle doit offrir à tous les enfants de France, nationaux ou immigrés, des possibilités égales d’ascension sociale.
Nous voulons une société fraternelle qui n’abandonne personne au bord du chemin (écoles de la deuxième chance, programmes spécifiques pour handicapés, protection des personnes dépendantes, aide puissante au développement du tiers-monde pour freiner les vagues migratoires poussées par la misère ou par la guerre…)
Nous voulons, pour rappeler la doctrine saint-simonienne, donner à chacun selon ses besoins mais récompenser chacun selon ses capacités et ses mérites.
Une démocratie plus participative :
Nos institutions doivent contribuer à édifier une société plus démocratique qui implique davantage le peuple dans l’élaboration des décisions qui le concernent.
L’élection du Président de la République au suffrage universel direct reste intouchable mais un vote au scrutin uninominal à un seul tour permettrait d’éviter un éparpillement du nombre de candidats, ce qui obligerait les composantes des partis à s’entendre et amènerait au pouvoir à l’instar de la Monarchie élective un « Primus inter pares » rarement majoritaire jouant l’indispensable rôle d’arbitre dont la démocratie a besoin.
Une élection des Députés à la proportionnelle départementale permettrait une représentation plus juste des différents courants politiques tout en évitant la trop grande dispersion qu’apportait, sous la IVème République, la proportionnelle nationale qui rendait souvent le pays ingouvernable, tout en maintenant malgré tout une proximité géographique entre l’élu et ses électeurs.
A ce grand rassemblement retrouvé de la Droite et du Centre, conservateur et social libéral pourrait s’opposer alors dans un débat constructif un rassemblement de la Gauche progressiste et social-démocrate. Ils auraient tous deux, vocation à se succéder aux rênes du pouvoir en fonction de la qualité de leurs programmes et des vertus de leurs représentants.
C’est pourquoi j’espère que, si les circonstances préoccupantes qui s’annoncent pour la rentrée devaient entraîner une dissolution de l’Assemblée Nationale, un tel rassemblement ramènerait à mes amis de droite comme il ramènerait à mes amis de Gauche la possibilité de s’organiser au lieu de sombrer une fois encore dans l’inconscience du Ni-Ni.
Pierre Chastanier, 2 septembre 2023