Scrutin majoritaire ou « proportionnelle » ?
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Scrutin majoritaire ou « proportionnelle » ?
On se souvient qu’en 2017, Emmanuel Macron avait promis un scrutin proportionnel pour les futures législatives de 2022. Il n’en a évidemment rien fait !
Or, d’une certaine façon nos compatriotes y étaient attachés car cela leur paraissait donner une représentation plus juste des choix du peuple français.
Mais, d’un autre côté, la Vème République s’est construite sur la base d’un système uninominal à deux tours permettant de dégager une majorité ce qui aujourd’hui manque cruellement à notre Assemblée nationale.
Est-il possible de réunir les avantages des deux systèmes ?
Qui pourrait trouver juste les comparaisons suivantes aux Législatives de 2017 :
1er Tour en Nb de voix | 1er Tour en % | 2ème Tour en Nb de Sièges | 1 Député représente en Nb d’électeurs | |
---|---|---|---|---|
FN + Divers Droite | 3.948.000 | 17 | 16 | 246.750 |
LR | 3.573.000 | 16 | 112 | 31.901 |
LREM + Modem | 8.926.000 | 49 | 350 | 25.502 |
PS + PRS+DV Gauche | 2.153.000 | 9 | 44 | 51.084 |
Ecologistes | 973.000 | 4 | 1 | 973.000 |
PC + Ext Gauche | 790.000 | 4 | 10 | 79.000 |
Évidemment personne !
Mais qui pourrait trouver normal que le pays soit dans l’incapacité même en multipliant les 49/3 de conduire les réformes qui s’imposent et en soit réduit à constater des aberrations comme celles de lundi dernier où un projet de loi fut rejeté par les deux extrêmes qui ne sont évidemment d’accord sur rien sinon de mettre en difficulté le Gouvernement.
Le débat démocratique exige la confrontation si possible tolérante et pacifique des points de vue d’une Droite et d’une Gauche, seule façon de dégager pour la durée de la Législature une majorité de Gouvernement solide qu’elle soit favorable au Président ou qu’elle amène une période de cohabitation, ce qui ne déplait pas forcément aux Français.
Croyez-vous qu’au Royaume Uni Conservateurs et Travaillistes soient deux blocs homogènes ?
Croyez-vous qu’il en soit de même entre Républicains et Démocrates aux USA ?
Evidemment non.
Alors pourquoi ne pas créer en France deux catégories législatives : Appelons-les Droite et Gauche, constituées de Partis bien différents mais se reconnaissant plutôt à Droite ou plutôt à Gauche.
Au 1er Tour les électeurs voteraient pour le Parti de leur choix (DD, RN, LR, Modem, LREM, PS, PRG, EELV, DG, PC, Ext G).
On additionnerait au soir du 1er Tour les voix de chaque groupement Droite et Gauche
Au second tour on opposerait le candidat ou la candidate arrivée en tête dans chacun des deux Groupements.
Le second tour serait alors inchangé par rapport au système actuel, sauf qu’il n’y aurait plus de prétendu « Arc Républicain » !
Ainsi, si à Droite le candidat arrivé en tête était RN, c’est lui qui représenterait la Droite dans le duel du Second tour.
Bien entendu on verrait disparaître le bloc central « Ni Droite Ni Gauche » de la Macronie mais on voit bien qu’il ne correspond plus à grand-chose !
Autre avantage, le retour à ces deux grandes catégories redonnerait vigueur à Droite au Gaullistes et à Gauche aux Socialistes au dépends du RN et de LFI.
Un Français plutôt de Droite qui dans sa circonscription verrait arriver en tête à Droite au soir du premier tour un candidat du RN et qui ne voudrait en aucun cas voter pour ce candidat qu’il continuerait à appeler d’Extrême Droite aurait toujours la possibilité de voter pour le candidat de Gauche et inversement.
Voilà pour l’Assemblée nationale.
Reste la question du référendum. Depuis 18 ans les Français n’ont plus été consultés même lorsque les sondages (Retraites, Immigration, …) dégageaient une très forte majorité contraire aux propositions du Gouvernement.
En 2005, injure à la démocratie, leur vote négatif a même carrément été escamoté !
Il est loin le temps où le Général De Gaulle estimait qu’on ne peut pas rester au pouvoir si l’on ne bénéficie pas d’une large confiance des Français. Il l’avait d’ailleurs prouvé le 29 avril 1969 en démissionnant alors que rien ne l’y forçait lors d’un Non au référendum sur la réforme du Sénat.
Pire, le Gouvernement s’est arrangé pour que le simulacre de proposition de RIP soit pratiquement irréalisable (1/5 des Parlementaires mais surtout 4.700.000 électeurs)
Ce Gouvernement vendu à l’oligarchie qui a porté Emmanuel Macron au pouvoir, oligarchie qui possède tous les médias, n’explique même pas au peuple qui par ignorance reste encore attaché à l’idée européenne (s’il savait à quel point les Allemands nous méprisent !) que la maîtrise de notre immigration passe obligatoirement par la renégociation du Traité TFUE ou en cas de refus par le Frexit.
La volonté américaine (diviser pour régner) de multiplier les adhésions à l’UE, de favoriser le découpage des pays en régions, de pousser sans débat à un gouvernement supranational, de maintenir la monnaie commune en faisant pression par le parapluie militaire sur les pays de l’Europe du Nord qui voudraient en sortir, est constamment en lutte contre le désir de souveraineté des Nations.
Même la Hongrie hier n’a pas voté contre la candidature de l’Ukraine pour entrer dans l’UE. Quelle panoplie de pays en faillite, Ukraine, Albanie, Géorgie, Monténégro, Serbie, Bosnie, Moldavie, le tout ajouté à la Turquie on veut faire accepter à un Parlement docile. Et dire que la France, pays contributeur net, devra encore passer à la caisse !
Quoi de mieux pour dominer l’Europe. Il ne reste plus qu’à essayer de faire de même avec les vieux pays de l’UE (Catalogne en Espagne, Nord et Sud en Italie, Chypre) ceux qui l’ont quittée (Irlande du Nord, Ecosse et Pays de Galle) et tant qu’à faire avec les 21 Républiques de la Fédération de Russie et la contestation entretenue en Chine (Ouïghours, Tibet, Taïwan, Hong Kong).
Qu’elle est loin l’Europe des Nations qui auraient pu coopérer librement tout en maîtrisant leur destin ! Ça me dégoute vraiment que personne n’explique cela aux Français.
Depuis 1969, le pays n’a cessé de décliner. D’abord faiblement sous Pompidou et Giscard, puis plus fortement sous Mitterrand et Chirac et catastrophiquement depuis Sarkozy, Hollande et « last but not least » Macron !
S’il fallait en juger il suffirait de comparer la dette publique de la France à l’issue de chaque Présidence exprimée en pourcentage du PIB
Année de Fin | % de la dette publique / PIB | |
---|---|---|
De Gaulle | 1969 | 13.5 |
Pompidou | 1974 | 14.5 |
Giscard | 1981 | 20.7 |
Mitterrand | 1995 | 56.1 |
Chirac | 2007 | 67.4 |
Sarkozy | 2012 | 90.6 |
Hollande | 2017 | 98.3 |
Macron | Aujourd’hui | 109.7 |
Et dire qu’on envisage déjà pour la suite (poussés par les médias) des affrontements de « gamins » Jordan Bardella 28 ans et Gabriel Attal 34 ans, comme si on ne savait pas que l’expérience n’est pas le fruit de ses réussites mais la somme de ses échecs !
Pauvre France ! Réussira-t-on à te sortir de ce mauvais pas !
Pierre Chastanier, 15 décembre 2023